Tant que ma mémoire est fraîche, je vais vous raconter mon expérience de voyage d’un mois de 8/02 au 8/03/2024 en deux étapes – la Thaïlande et la Russie, 2 semaines par pays. Dans le premier, il faisais chaud dehors et froid à l’intérieur, dans le deuxième c’est l’inverse, froid à l’extérieur et chaud à l’intérieur. Les vraies « montagnes russes » !
Mon objectif principal pour ce voyage était de me libérer des préoccupations occidentales liées au covid et à la guerre. Je ne peux vous cacher que ces deux activités ne font pas partie de ma philosophie de vie : la 1e – je ne crois pas au virus mortel, ni au miracle du vaccin, la 2e – les conflits armés, militarisés, ne mènent qu’à la mort, et ce n’est pas la solution digne du vivant intelligent.
En résume, le bilan de mon voyage est plutôt positif. Déjà, au deuxième jour en Thaïlande, j’ai oublié que nous sommes en hiver. La-bas j’ai constaté que les gens peuvent être heureux sans avoir la tour Eiffel. Qu’ils ont le droit d’être pauvres et ne pas savoir parler français pour se comprendre. Qu’il est possible de louer un scooter au bord de la route sans avoir présenté le permis de conduire. Que la terre enneigée est plus claire que le ciel d’hiver. Qu’il n’y a pas de sens de la vie, et oui… nous sommes tellement nombreux sur terre qu’il est quasiment impossible de trouver un endroit où l’on puisse être seule face à la nature.
Bangkok
Bangkok est une ville immense qui bouge grâce aux commerces et au tourisme. Les rues débordent de marchands de nourritures, de restaurations ou de produits locaux de fruits ou de légumes, tout à des prix abordables par rapport à la France.
Trois jours bien remplis de souvenirs qui me sont personnels : les gens se portent très bien, ils ont leurs propre civilisation qui ne manque ni du confort ni de luxe. Ils sont heureux et souriants, même s’ils travaillent par fois dans des conditions difficiles, sous la chaleur +30/35°C. Les touristes sont très bien vus, car ce sont eux qui leur amènent de l’argent et ils sont conscients de cela, disant Kop Koun Ha (merci) à chaque fois qu’on leur achète quelque chose.
Les toilettes sont propres sans le PQ mais avec un jet d’eau. La nourriture est savoureuse, la cuisine est diversifiée et délicieuse à de petits prix, commençant par 1€ le plat. Les plantes vertes sont de partout sur les trottoirs, les taxis t’amènent où tu veux et quand tu veux pour des prix accessibles même pour une personne au rsa comme moi.
Ce qui m’a vraiment frappé, ce sont les chants d’oiseaux, surtout la nuit. On dirait des cris ! Et c’est loin d’être apaisant, comme j’ai l’habitude de le percevoir. Parfois il était même angoissant de dormir, tant le cri était fort et répétitif à n’en plus finir.
Pour la fin de séjour, nous avons fait un tour d’une heure en bateau sur les canaux de Bangkok au coucher du soleil. Les yeux sont remplis de beauté. De chaque côté de la rive, les maisons sur les piliers qui se succèdent sans interruption, toutes entourées de verdure et de fleurs. Habitations paisibles, pourtant complètement intégrées à la ville urbaine.
Pattaya
J’ai eu la chance d’être invitée par l’ami et collègue Yves Baron le ténor. Avec lui nous nous sommes connus et chantés ensemble à Paris en 2012. Pendant mon séjour il m’a organisé quelques concerts à Pattaya, la ville balnéaire connu pour le tourisme sexuel. Cela ne me concerne pas, bien entendu, je l’ai découvert sur place, mais cela ne m’a pas empêché de voir les bons cotés de cet endroit. J’ai été logé à l’hôtel Momento avec une grande piscine au milieu, dans une chambre climatisée avec une terrasse. Le matin, j’allais chercher une grosse noix de coco pour me rafraîchir, puis je plongeais dans l’eau à une température idéale pour moi, car je suis allergique au froid.
Avant de partir en Thaïlande, j’avais entendu dire qu’il y avait beaucoup de singes là-bas. Malheureusement, je ne les ai aperçu qu’une seule fois sur le parking d’une plage. Par-contre, j’y ai rencontré énormément de russes, touristes ou résidents.
Koh Chang
Mon rêve, c’était de me retrouver sur une plage déserte et paradisiaque, comme on le voit souvent sur des îles en mers chaudes. Alors, en fin, on s’en va au sud de Thaïlande sur l’ile Ko Chang, à 310 km de Bangkok. Je sentais venir une vraie aventure, surtout que le hôte de notre bungalow m’a dit qu’il y a les singes, les éléphants et même la jungle !
C’était une véritable bout du monde : notre habitation se trouvait dans un village touristique sur la plage Bang Bao, avec des bungalow construits sur des pilotis en bois, disposés n’importe comment.
Brulée au deuxième jour par le soleil et ne pouvant plus se mettre sur la plage, nous avons décidé de louer un scooter pour explorer l’ile. J’ai adoré de conduire cet engin à deux roues. J’y retournerais volontiers rien que pour m’évader d’avantage. Car c’est très facile de le louer : 1,50€ par jour, l’essence se vend comme des petits pains dans toutes les épiceries.
Russie (Oudmourtie)
Pour se rendre chez moi en Oudmourtie le Google nous a proposé de passer par la Chine et la capitale de Russie, bien que mon souhait était de traverser la Sibérie en train partant de l’Irkoutsk. Mais, dans un voyage tout est à prendre. On est donc passé une journée à Chengdu qui m’a fait entrevoir le bout de la Chine actuelle. Elle m’a rappelé l’union soviétique par son ordre irréprochable et les gens insouciants. La modernité, là-bas, dépasse largement la France : aucune voiture à essence, les grandes avenues sont propres et sans aucun bruit. Le métro est vaste, le sol est clean comme la patinoire avec des caméras à reconnaissance faciales à l’entrée et la sortie, comme à l’aéroport. Je ne suis pas fan de la ville, alors la prochaine fois, j’irai dans un temple pour m’initier aux arts martiaux et au taoïsme.
Le chez moi nous a accueillit avec un mètre de neige et la température douce de -7°C. Apres une fatigue accumulée du voyage dense en Thaïlande je ne cherchais qu’à me poser dans un banya. L’année dernière, une amie à Ijevsk m’a fait part d’un sauna avec des murs-miroirs qui reflètent la forêt des alentour. C’est alors là qu’on a choisit d’aller se ressourcer. Une journée et nuit passée dans un chalet de luxe, avec un sauna à volonté et la neige qui s’étend tout autour !
Mais ce n’est pas cette expérience qui m’a apaisé. Ce sont les moments de concerts que j’ai donnée dans les trois villes natales : Vonkinsk, Sarapoul et Ijevsk. Je ne chante pas devant le public russe depuis plus de 5 ans, et c’est vital pour un artiste qui s’exprime dans sa langue maternelle. Les visages attentives et les yeux qui réagissent à chaque mot chanté sont comme une conversation avec une personne qui te comprend et qui te soutient. Cela m’importe guère qu’il y a des guerres et des conflits dans le monde, lorsque la voix de l’amour se retentit – tout se tait ! C’est à ce moment que j’ai décidé de continuer mon projet Parijevsk et je retourne dans ma maisonnette cet été, à pied s’il le faut, pour l’aménager et pouvoir vous accueillir en paix.
Ma chanson « Ty ne stoï ou dorogui » repris par le public :
*Crédit photos et vidéos : Cynthia Pedrosa, Татьяна Жуйкова